Tours et detours
Puerto Madero, quartier progressiste et moderne, s’articule autour du centre ville.
Carte postale de la capitale fédérale de Buenos Aires, à l’instar de l’Argentine, un tableau reliant les extrêmes des contrastes sociaux.
En moins de vingt ans, des tours d’appartements luxueux et bureaux ont vu le jour ; la friche industrielle de cet ancien port fut achetée et exploitée par les magnats de l’immobilier au cœur de la crise économique Argentine.
La réserve écologique et sa promenade de statues et fontaines, les hôtels de luxe et restaurants mondains encerclent une Favela. Plus de 4’800 personnes y résident sans assistance gouvernementale.
Les tours se dressent jusqu’à atteindre des hauteurs vertigineuses, tels des symboles érigés par notre époque : capitalisme phallique, démesures des égos, tours d’ivoire occultant les majorités.
Le parti pris de cette série étant de travailler sur la frontière pavée qui sépare ces deux mondes antagonistes.
De mettre en lumière les passants qui font vivre le quartier. Une approche latérale au dualisme richesse/pauvreté prêtant intentionnellement à confusion les identités des uns et des autres. Initiée dans la rue : cet entre-deux où les codes sociaux prennent leurs sources, sans en ancrer les rôles.
Puerto Madero : d’où l’infiniment riche côtoie l’excessivement pauvre.
De chaque part du quartier, ces tours rappellent, par leur présence, l’iniquité des biens et l’outrageuse démesure du spectre de confort des Porteños.